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Kotlin Multiplatform est-il prêt pour la production en 2025 ?

Rédigé par Guarana | 2025-10-21 14:37:47

En résumé - Kotlin Multiplatform est-il prêt pour la production ?

✅ Oui, Kotlin Multiplatform est prêt pour la production en 2025. Ce n’est pas parfait, mais suffisamment robuste pour des applications réelles utilisées par des entreprises comme CashApp et JetBrains.

  • 💪 Stable : le runtime et les outils sont arrivés à maturité
  • Rapide : offre des performances proches du natif lorsqu’il est bien exploité
  • 🏦 Adopté : déjà validé dans des projets fintech et d’entreprise
  • 🧩 Efficace : la logique partagée réduit les coûts de maintenance
  • ⚠️ Limites : le débogage iOS reste complexe et l’approche n’est pas forcément rentable pour les petites applications

💡 En conclusion : un excellent choix pour les projets multiplateformes à long terme, mais trop lourd pour les développements rapides ou mono-plateforme.



Kotlin Multiplatform (KMP) est-il vraiment prêt pour la production en 2025
? C’est la question que se posent de nombreuses équipes lorsqu’elles comparent les différentes approches du développement mobile.

Le framework a connu une évolution rapide, avec des outils plus puissants, un écosystème plus riche et un nombre croissant d’applications en production. Pourtant, être « prêt » ne se résume pas à une stabilité théorique : cela signifie pouvoir livrer et maintenir de grandes applications dans des conditions réelles.

Ce guide explore ce que signifie réellement l’utilisation de Kotlin MP dans des scénarios de déploiement.

Il passe en revue le niveau de maturité actuel, les avantages et les compromis qui apparaissent une fois qu’une application est en ligne, ainsi que les contextes dans lesquels KMP fonctionne bien ou montre ses limites. Il présente également les bonnes pratiques pour structurer les projets, tester à grande échelle, intégrer le CI/CD et relever des défis tels que le débogage iOS ou la gestion des dépendances.

À la fin de cette lecture, vous aurez une vision claire de la manière dont Kotlin MP peut s’intégrer à votre feuille de route et de ce qu’il faut mettre en place pour l’adopter efficacement dans un environnement en production.

 

 

Préparation de Kotlin Multiplatform pour la production en 2025

1. Maturité et stabilité actuelles

Kotlin MP a largement dépassé la phase expérimentale. Le runtime principal est désormais stable, le langage bénéficie de la supervision active de JetBrains et Google a renforcé son soutien au sein de l’écosystème Android.

Les outils ont atteint un niveau de fiabilité qui permet aux équipes techniques de compter sur des builds cohérents et un comportement prévisible sur toutes les plateformes. Même si certaines zones restent perfectibles, notamment dans des cas d’usage moins courants, le framework n’est plus considéré comme une technologie en bêta, mais comme une solution prête au déploiement pour de nombreux types d’applications réelles.

2. Répondre aux préoccupations courantes

Des doutes subsistent concernant les outils, l’intégration iOS et les performances globales. La question de l’iOS est souvent la première soulevée par les équipes techniques.

Le débogage du code Kotlin sur iOS est plus complexe que sur Android, même si les améliorations de l’interopérabilité avec Xcode et les récentes mises à jour des outils ont réduit les frictions. Les performances restent également un sujet clé.

En pratique, les applications KMP offrent des performances proches du natif, car le code spécifique à chaque plateforme est conservé là où c’est nécessaire, et les modules partagés deviennent rarement un goulot d’étranglement. Les outils continuent d’évoluer avec des plugins Gradle, Compose Multiplatform et un meilleur support des IDE, ce qui améliore nettement l’expérience des développeurs au quotidien.

3. Signaux d’adoption dans l’industrie

La préparation à un usage en production se reflète aussi dans les entreprises qui l’adoptent. Des acteurs majeurs comme CashApp et JetBrains, ainsi que plusieurs sociétés de la fintech et de la healthtech, ont déjà intégré Kotlin Multiplatform dans des applications opérationnelles. Le nombre croissant d’études de cas, de conférences et de contributeurs actifs dans l’écosystème des outils et bibliothèques montre que le framework n’est plus un simple essai, mais bien une composante des stratégies de développement mobile à long terme.

Chez Guaraná, nos développeurs travaillent également avec KMP afin de créer et maintenir des applications iOS et Android pour des clients qui recherchent à la fois performance et fiabilité en production.

Notre expérience concrète confirme ce que rapportent les leaders du secteur : KMP aide les équipes à partager le code là où cela compte le plus, tout en gardant un accès complet aux fonctionnalités natives sur chaque plateforme.

Ce juste équilibre permet aux projets de réduire la charge de maintenance tout en garantissant la qualité attendue des applications mobiles modernes.

 

Des avantages qui comptent en production

1. Maintenance et coût total de possession à long terme

Une fois l’application en ligne, le véritable défi commence : la maintenir sécurisée, performante et conforme aux exigences des plateformes mobiles en constante évolution.

KMP réduit les coûts de maintenance à long terme grâce à la réutilisation de la logique entre les environnements, ce qui limite les correctifs et les mises à jour dupliqués.

Au lieu de gérer deux bases de code distinctes, les équipes techniques peuvent se concentrer sur un seul noyau commun tout en gardant la possibilité d’accéder aux fonctionnalités natives lorsque cela est nécessaire. Avec le temps, cette approche réduit la dette technique et diminue le coût total de possession (TCO) des projets à grande échelle.


💡 Pour en savoir plus sur l’impact de KMP sur les délais et les budgets, consultez notre article comment KMP fait gagner du temps et réduit les coûts dans le développement d’applications mobiles.

2. Intégration des développeurs et productivité

Le recrutement et la formation des développeurs sont des enjeux constants pour les entreprises. KMP facilite l’intégration car la plupart des développeurs Android maîtrisent déjà Kotlin, et la courbe d’apprentissage pour écrire des modules communs est relativement courte.

Les équipes travaillant dans des environnements mixtes en tirent également profit. Les développeurs front-end peuvent se concentrer sur l’interface utilisateur, tandis que les ingénieurs backend ou Android contribuent à la base de code commune. Cela accélère les livraisons, améliore la collaboration et réduit les risques de blocage lors de la montée en charge d’une équipe.

Architecture partagée et liberté spécifique à chaque plateforme

Parmi les plus grands atouts de KMP dans les projets concrets, la flexibilité est sans doute le plus important. Les équipes peuvent concevoir une architecture commune pour la logique métier tout en gardant la possibilité d’implémentations spécifiques à chaque plateforme. Cette approche hybride permet d’éviter le verrouillage technologique souvent associé à d’autres frameworks multiplateformes.

En pratique, cela signifie que les développeurs peuvent tirer parti des frameworks d’interface utilisateur natifs d’Android et d’iOS lorsque la performance ou l’expérience utilisateur l’exige, tout en conservant les avantages d’une base de code unifiée. Cet équilibre est particulièrement précieux pour les applications aux fonctionnalités complexes, où une approche totalement unifiée compromettrait la qualité.


Quand (et quand ne pas) choisir Kotlin Multiplatform ?

1. Scénarios idéaux

KMP est particulièrement efficace dans les grands projets multiplateformes où les équipes peuvent réutiliser une couche logique unique sur plusieurs appareils. Cette approche garantit la cohérence, améliore la sécurité à long terme et simplifie la maintenance.

Elle est particulièrement utile dans les domaines où les règles métiers sont complexes et les mises à jour fréquentes, par exemple :

  • Applications bancaires nécessitant une conformité stricte et une logique de transaction fiable

  • Plateformes e-commerce gérant de vastes catalogues, des paiements et de multiples intégrations

  • Applications healthtech où l’intégrité et la confidentialité des données sont essentielles

KMP est également pertinent lorsque l’objectif est d’offrir une expérience utilisateur cohérente sur plusieurs plateformes tout en conservant l’accès aux composants d’interface natifs. Pour les projets à long terme et évolutifs, cette base unifiée permet de réduire les coûts de maintenance et limite les écarts entre les versions Android et iOS.

2. Points de vigilance

Tous les projets ne tirent pas profit de KMP. Certaines situations ajoutent plus de complexité qu’elles n’apportent de valeur. Par exemple :

  • Les applications très simples comme les prototypes ou les solutions marketing temporaires, où la mise en place d’une couche partagée n’est pas justifiée

  • Les projets avec de fortes dépendances natives, notamment sur des fonctionnalités avancées d’iOS, qui peuvent ralentir le développement

  • Les équipes soumises à des délais serrés, car la configuration de l’architecture, des tests et des pipelines de build demande un investissement initial plus important

Dans ces cas, une approche entièrement native reste souvent plus rapide et plus prévisible.

3. Qui ne devrait pas encore adopter KMP ?

Pour certaines organisations, adopter KMP peut entraîner une complexité inutile. C’est particulièrement vrai lorsque :

  • L’entreprise se concentre exclusivement sur le développement iOS, sans intention de prendre en charge Android

  • Le projet dispose d’un budget limité ou a une durée de vie courte, ce qui rend difficile la justification d’un investissement dans une couche multiplateforme

  • L’application repose uniquement sur des fonctionnalités basiques et ne bénéficie pas réellement du maintien d’une base de code unique entre les plateformes

KMP est avant tout adapté aux projets multiplateformes ayant une vision à long terme. Pour les applications plus petites, mono-plateforme ou temporaires, une approche 100 % native reste souvent la solution la plus efficace.


Créer un projet KMP prêt pour la production

1. Configuration du projet et choix d’architecture

Commencez simplement, mais commencez correctement :

  • Un module principal qui contient la logique applicative, le réseau et les couches de données

  • Des modules spécifiques à chaque plateforme pour iOS et Android, conservant leur interface utilisateur native

  • Une séparation claire entre la base de code réutilisable et les implémentations propres à chaque plateforme afin d’éviter les dépendances cachées

Exemple : les règles métiers liées aux paiements résident dans la couche principale, mais les écrans de paiement restent natifs. Cela réduit les doublons sans compromettre les performances.

2. Tests et assurance qualité à grande échelle

Une couche logique unifiée signifie que vous testez une fois et que vous pouvez faire confiance aux résultats partout. Pour rendre la QA efficace dans des déploiements réels :

  • Rédigez des tests unitaires pour le module principal afin de valider la logique centrale

  • Exécutez des tests spécifiques à chaque plateforme pour détecter les problèmes d’intégration (interface, permissions, comportements des appareils)

  • Automatisez les vérifications de régression afin que chaque correctif appliqué à la couche centrale profite instantanément aux deux plateformes

Résultat : moins de régressions, des cycles de validation plus rapides et une sécurité globale renforcée en production.

3. Intégration CI/CD et automatisation

KMP s’intègre facilement dans les pipelines modernes si vous l’anticipez :

  • Utilisez Gradle comme colonne vertébrale du build pour générer les artefacts Android et iOS

  • Configurez votre pipeline CI/CD (GitHub Actions, Bitrise, Jenkins) pour exécuter les tests communs et produire les versions de mise en ligne pour Google Play et l’App Store

  • Automatisez les tâches répétitives pour limiter les erreurs humaines et accélérer les cycles de livraison

Cette configuration demande un effort initial, mais elle devient très rentable une fois que les équipes publient régulièrement des mises à jour.

4. Outils : Gradle, Compose Multiplatform, bibliothèques

L’écosystème évolue rapidement. Pour une utilisation concrète aujourd’hui :

  • Les plugins Gradle sont désormais assez matures pour gérer des implémentations KMP de grande envergure

  • Compose Multiplatform est prometteur pour le partage d’interface, même si la plupart des équipes préfèrent encore le natif pour plus de stabilité

  • Les bibliothèques clés comme Ktor (réseau), SQLDelight (base de données) et kotlinx.serialization sont largement adoptées et activement maintenues


Surmonter les défis de livraison

1. Déboguer les builds iOS

Exécuter du code Kotlin sur iOS est possible, mais le débogage peut sembler moins fluide que sur Android. Dans les équipes de production, certaines pratiques rendent le processus plus simple :

  • Utilisez le débogueur de Xcode pour parcourir les couches d’interopérabilité natives

  • Exploitez les frameworks de journalisation dans le module partagé pour suivre la logique métier sur les deux plateformes

  • Exécutez les tests à la fois sur simulateurs et sur appareils réels afin de détecter les problèmes d’intégration dès le début

2. Gestion des dépendances entre plateformes

De nombreux projets logiciels s’appuient sur des bibliothèques à la fois multiplateformes et spécifiques à chaque OS. Pour garantir des builds fiables :

  • Verrouillez les versions des bibliothèques dans Gradle afin d’éviter les changements inattendus

  • Choisissez des bibliothèques activement maintenues et soutenues par la communauté

  • Isolez les dépendances spécifiques à une plateforme pour qu’elles n’affectent pas le module central

3. Stratégies d’optimisation des performances

Les applications KMP offrent des performances proches du natif, mais un réglage minutieux garantit leur constance.

  • Minimisez les appels entre Kotlin et Swift afin de réduire la surcharge

  • Profilez le code multiplateforme pour détecter les fuites mémoire ou les opérations lentes

  • Conservez la logique critique pour les performances dans la couche native lorsque cela est nécessaire


La route à venir

1. Feuille de route 2025 et au-delà

JetBrains continue d’élargir le support multiplateforme, avec un accent renforcé sur les outils pour développeurs, l’interopérabilité iOS et les bibliothèques de l’écosystème. Compose Multiplatform devrait gagner en popularité à mesure que sa stabilité s’améliore.

2. Prévisions pour l’adoption en entreprise

De plus en plus d’entreprises intégreront KMP dans leurs projets à long terme, notamment dans les secteurs de la fintech et de la healthtech où la logique partagée et la sécurité sont essentielles. L’adoption continuera probablement de croître à mesure que de nouveaux retours d’expérience et études de cas réels seront publiés.

3. Points à surveiller avant de s’engager

Les équipes devraient suivre de près la maturité de Compose Multiplatform, la disponibilité de bibliothèques fiables et les progrès des outils iOS. Pour les projets où la stabilité est primordiale, surveiller ces évolutions aidera à déterminer le bon moment pour passer à une adoption à grande échelle.


FAQ

1. Kotlin Multiplatform est-il prêt pour des applications en production ?

Oui. KMP est suffisamment stable pour des projets logiciels à grande échelle, déjà utilisé par des entreprises comme CashApp et JetBrains, à condition de bien gérer les dépendances et les outils iOS.

2. KMP permet-il de réduire les coûts de développement dans les projets réels ?

Souvent. En réutilisant une seule couche logique entre iOS et Android, les équipes réduisent la maintenance et les coûts à long terme, même si la phase de mise en place peut limiter les gains pour les petites applications.

3. Quelle est la stabilité de Kotlin Multiplatform pour les applications iOS ?

Stable pour la plupart des logiques métiers. Le débogage est plus complexe que sur Android, mais les améliorations récentes des outils rendent l’intégration iOS de plus en plus fiable.

4. Qui devrait éviter Kotlin Multiplatform à ce stade ?

Les très petits projets, les applications fortement dépendantes de composants natifs ou les équipes disposant de budgets limités et de délais courts en tireraient peu de bénéfices et risqueraient une complexité inutile.