L'UX design enrichit l'expérience web pour les utilisateurs en situation de handicap visuel, en adaptant les interfaces pour répondre à leurs besoins spécifiques, y compris en fournissant des solutions audio adaptées. 

Cet article se penche sur les directives d'accessibilité web, soulignant comment des designs inclusifs peuvent bénéficier à tous. De plus, il présente des méthodes d'UX design visant à optimiser l'accès au contenu numérique pour les usagers. 

Enfin, l'accent est mis sur des recommandations concrètes pour élaborer des expériences numériques accueillantes.

Comprendre le handicap visuel et ses implications

Le handicap visuel englobe une variété de conditions qui affectent la vision, allant de la baisse légère à la perte totale de la vue.

Cette diversité se traduit par différents types de déficiences visuelles, telles que la myopie, l'hyperopie, la cécité partielle et la cécité totale, chacune présentant des défis uniques pour les individus concernés.

D'abord, la navigation sur des sites web non adaptés peut s'avérer complexe, car elle repose souvent sur des repères visuels inaccessibles. De même, le texte sans alternatives pour images ou vidéos réduit la compréhension de l'information présentée.

En outre, des interfaces complexes ou des contrastes de couleur insuffisants compliquent et rendent frustrante l'interaction avec le matériel numérique. Ces défis soulignent l'importance de concevoir des expériences numériques avec une accessibilité intégrée dès le départ.

 

un clavier blanc avec des touches bleues pour illustrer les situations de handicap aveugle, malentendant

Accessibilité dans l'UX design

L'accessibilité dans l'UX design vise à garantir que les produits et services numériques soient utilisables pour les utilisateurs en situation de handicap visuel. 

Cela implique la création d'interfaces et de contenus adaptés à divers besoins, permettant une expérience utilisateur riche et sans obstacle.

Objectif de l'accessibilité dans l'UX design

L'objectif de l'accessibilité dans l'UX design est de créer des expériences qui soient ouvertes à tous, peu importe leurs capacités physiques ou cognitives. Cela implique une réflexion sur les différentes façons dont les personnes interagissent avec les interfaces numériques.

Cela inclut par exemple l'intégration de fonctionnalités compatibles avec les lecteurs d'écran pour les personnes aveugles ou malvoyantes ou l'ajustement des éléments visuels pour ceux qui utilisent des agrandisseurs d'écran.

L'accessibilité nécessite également que le contenu soit clair et direct, afin qu'il soit compréhensible par tous. 

Normes et bonnes pratiques en matière d'accessibilité Web

Pour guider les développeurs dans la création de solutions accessibles, des normes et bonnes pratiques ont été établies, notamment les Directives pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG) développées par le World Wide Web Consortium (W3C). 

Ces directives sont considérées comme l'étalon-or en matière d'accessibilité web et sont régulièrement mises à jour pour répondre aux évolutions technologiques et aux besoins des utilisateurs.

Les WCAG se concentrent sur quatre principes, souvent résumés par l'acronyme "POUR" : Percevable, Opérable, Utilisable et Robuste. 

Ces principes visent à assurer que la page web est accessible à tous, y compris aux personnes atteintes de déficiences visuelles, auditives, motrices ou cognitives. 

Par exemple, les recommandations suggèrent de fournir des textes alternatifs pour les images, d'assurer que les sites web soient accessibles via navigation au clavier, et de veiller à ce que les contenus soient rédigés dans un langage clair et compréhensible.

Techniques et outils d'UX design pour les utilisateurs handicapés visuellement

Cette approche demande de comprendre les obstacles que ces utilisateurs en situation de handicap rencontrent afin de leur apporter des solutions.

1. Accès limité à l'information visuelle

Sans descriptions alternatives appropriées, les utilisateurs malvoyants peinent à accéder aux contenus visuels. L'absence de balises « alt » ou de textes alternatifs pour les images limite leur interaction.

1.1 Texte alternatif pour les images

Chaque image sur un site web ou dans une application doit posséder un attribut alt détaillant de façon concise et précise ce qu'elle représente. Cette description textuelle transmet aux utilisateurs de lecteur d'écran les informations visuelles de manière accessible.

Pour les images purement décoratives, qui n'ajoutent pas d'information significative, un attribut alt vide (alt="") signale aux lecteurs d'écran de les passer sous silence, évitant ainsi de submerger l'utilisateur avec des détails superflus.

1.2 Descriptions pour les contenus visuels complexes

Pour les éléments visuels porteurs d'informations importantes, comme les graphiques, les tableaux, ou les infographies, des descriptions plus détaillées sont nécessaires.

Ces descriptions peuvent être fournies à travers des textes alternatifs plus longs, des légendes, ou même des pages dédiées expliquant en détail le contenu visuel.

1.3 Utilisation des balises ARIA pour le contenu dynamique

Les éléments interactifs ou dynamiques, tels que les graphiques interactifs, exigent souvent l'emploi de balises ARIA (Accessible Rich Internet Applications). Ces balises servent à définir des contextes clairs.

De cette façon, elles garantissent que les utilisateurs de lecteur d'écran comprennent comment interagir avec un contenu dynamique. 

1.4 Tests avec des lecteurs d'écran

Testez les descriptions alternatives et détaillées en utilisant différents lecteurs d'écran pour s'assurer qu'elles sont correctement interprétées et utiles.

Cela inclut d'écouter comment les descriptions sont lues à haute voix et d'ajuster le langage pour qu'il soit clair et facilement compréhensible.

2. Navigation et structures complexes

Une structure de site web ou d'interface utilisateur mal conçue, sans une hiérarchie évidente, complique l'interaction pour les utilisateurs de lecteur d'écran. 

2.1 Mise en place d'une hiérarchie claire

  • Utilisation d'en-têtes correctement hiérarchisés : Organisez le contenu avec des en-têtes (H1, H2, H3, etc.) pour marquer les sections principales et sous-sections. Cela aide les utilisateurs à comprendre la structure. Par exemple, un en-tête H1 pour le titre de la page, suivi de H2 pour les titres de section, et ainsi de suite.

  • Création de listes structurées pour les menus : Les menus de navigation devraient être présentés sous forme de listes ordonnées ou non ordonnées avec des balises appropriées, facilitant ainsi la compréhension de l'organisation du site.

2.2 Clarification des éléments interactifs

  • Emploi des rôles ARIA sur les widgets : Pour un carrousel d'images, utilisez des rôles ARIA pour indiquer les actions disponibles (par exemple, aria-controls pour naviguer entre les images). 

2.3 Validation par tests utilisateurs

  • Évaluations avec des utilisateurs réels : Impliquez des personnes utilisant des lecteurs d'écran dans le processus de test pour obtenir des retours directs sur la compréhension et l'accessibilité de la structure de votre site ou application.

3. Problèmes de contraste et de lisibilité

Un faible contraste entre le texte et son arrière-plan, ainsi que l'utilisation de polices difficiles à lire, rendent le contenu inaccessible aux utilisateurs avec une vision réduite.

3.1 Optimisation du contraste

Pour améliorer la lisibilité, veillez à un contraste élevé entre le texte et l'arrière-plan. Utiliser des outils de vérification de contraste en ligne pour faciliter l'évaluation et l'ajustement des couleurs pour qu'elles respectent les standards d'accessibilité.

Exemples pratiques :

  • WebAIM's Contrast Checker : Cet outil évalue le contraste entre les couleurs du texte et de l'arrière-plan. De plus, il donne un aperçu conforme aux directives WCAG et propose des ajustements si le contraste est insuffisant.
  • Color Safe : Conçu pour aider à créer des combinaisons de couleurs accessibles, cet outil génère des options de couleurs pour le texte et l'arrière-plan qui assurent une bonne visibilité pour tous les utilisateurs.

3.2 Choix des polices

L'adoption de polices de caractères simples contribue de manière significative à l'accessibilité. 

Par exemple, les polices sans serif, comme Arial ou Helvetica, sont particulièrement adaptées pour les personnes ayant des difficultés visuelles, grâce à leur clarté.

Vous pouvez également donner la possibilité d'ajuster la taille du texte, ce qui répond aux besoins individuels des utilisateurs et améliore considérablement leur expérience. 

Des polices comme Verdana ou Calibri, reconnues pour leur lisibilité, constituent d'excellentes alternatives à cet égard.

3.3 Tests d'accessibilité

Incluez des tests d'accessibilité dans votre processus de développement pour identifier et corriger les problèmes de contraste et de lisibilité. 

Exemples de site web et d’applications adaptés aux personnes malvoyantes

Voici quelques exemples d’applications et de services web qui facilitent l’interaction des utilisateurs en situation de handicap visuel. 

  1. Netflix intègre des descriptions audio pour ses contenus, permettant aux utilisateurs aveugles de suivre les programmes en comprenant les éléments visuels essentiels.
  2. Apple propose VoiceOver, un outil de lecture d'écran intégré à ses appareils. Ce dernier permet un accès simplifié en décrivant les informations affichées à l'écran.
  3. Be My Eyes est une application qui met en relation les utilisateurs malvoyants avec des bénévoles via des appels vidéo, offrant une assistance visuelle pour les activités quotidiennes.

 

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